Séminaire KOBLAN Armel Kouadio (mai 2021)

Armel Kouadio KOBLAN

Doctorant au Laboratoire des Sciences du Sol de l’Eau et des Géomatériaux (SSEG) à l’UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières (STRM) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody – Côte d’Ivoire.

Evaluation du risque de pollution de la ressource en eau de la région de Kokumbo (Centre de la Côte d’Ivoire) par le mercure provenant de l’orpaillage. Approche géophysique et modélisation hydrodynamique.

Résumé de la présentation

La Côte d’Ivoire bénéficie de ressources minières, notamment aurifères. La pratique de l’orpaillage (exploitation artisanale de l’or) est en plein essor dans de nombreuses régions de la Côte d’Ivoire, dont la Sous-préfecture de Kokumbo. Cette activité se pratique illégalement et entraîne des perturbations considérables sur les composantes du milieu naturel. Elle exerce une forte pression sur les masses d’eaux, avec pour conséquence la dégradation de la qualité de l’eau. La problématique des éléments traces métalliques et des composés toxiques tels que le mercure et cyanure (utilisés dans le traitement artisanal du minerai) dans les sources d’approvisionnement en eau potable demeure une préoccupation majeure. L’abandon et les rejets sur le sol et dans l’eau de déchets solides et liquides d’orpaillage vecteurs d’un grand nombre de micropolluants constituent une menace permanente de pollution des sources d’approvisionnement en eau via le processus de ruissellement et d’infiltration. C’est le cas à Kokumbo où des études récentes de Diarra (2018) et Yapo (2018) ont montré la présence d’éléments traces métalliques dans les eaux de surface, notamment dans le fleuve Bandama utilisé pour l’approvisionnement en eau de la Sous-préfecture de Kokumbo. Cependant, les travaux d’impact de l’orpaillage sur la qualité de l’eau à Kokumbo et en général dans le monde ont porté sur les eaux superficielles. Or les eaux de surface ne sont pas les seules masses d’eau susceptibles d’être contaminées. Les eaux souterraines subissent d’énormes pressions. Il convient alors d’étudier la possibilité et la probabilité d’occurrence de pollution de toutes les masses d’eaux en vue des conséquences qu’elle peut engendrer afin de prendre des décisions. Dans un contexte de changement climatique, il convient de trouver des solutions durables à la protection des ressources en eau. L’objectif général de cette étude est d’évaluer les risques de contamination des nappes liés à l’orpaillage à partir de la compréhension de la recharge des aquifères via les chemins d’écoulements préférentiels pour prévenir la pollution des aquifères sur un site orpaillé en vue d’un développement durable. Les objectifs spécifiques qui se dégagent de l’objectif général sont :1) Déterminer la qualité des ressources en eau de Kokumbo : 2) Déterminer les chemins préférentiels naturels dans le sous-sol qui pourraient créer des voies de transfert des sources de pollution vers la nappe ; 3) Modéliser l’écoulement et le transfert de mercure dans le cadre d’une analyse prévisionnelle de l’incidence des sites d’orpaillage ; 4) Élaborer différents scénarii de restauration (décontamination, reboisement) du site choisi.


Direction : KOUAME Kan Jean

Maitre de conférences, Enseignant chercheur à l’Université Félix HouphouëtBoigny de Cocody – Côte d’Ivoire et Directeur du Centre Universitaire de Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT), contact : (+225) 77378079 ; email : jeankkan@yahoo.fr