Résumé du projet

Le Laboratoire MINERWA (pour une Activité Minière Responsable en Afrique de l’Ouest) associe 2 structures principales (INP-HB et UFHB) et 1 structure associée en Côte d’Ivoire (U-Man) ainsi que deux laboratoires principaux en France (GET et PRODIG), et 2 laboratoires associés (HSM et ESPACE-DEV). Les 2 structures principales ivoiriennes et le GET sont à l’origine de cette proposition et s’appuient historiquement sur un réseau de géologues partenaires de différentes actions de l’IRD en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs décennies (projet West African eXploration Initiative en particulier) et qui se tournent résolument vers une recherche multidisciplinaire sur la question minière, impliquant un élargissement vers l’environnement et les sciences humaines et sociales.

L’objectif de ce laboratoire est de contribuer, par la recherche, à la compréhension de la distribution des ressources minérales en Côte d’Ivoire, ainsi qu’à leur exploration et d’exploitation responsable, c’est à dire avec des impacts sociétaux et environnementaux débattus et maitrisés. L’impact des activités extractives dans le développement de pays aux institutions faibles comme les pays africains est en effet souvent interprété en termes négatifs, résumés dans l’expression de « malédiction des ressources naturelles », qui renvoie à des problèmes multiples telles que la faible performance macro- économique, le dysfonctionnement de la gouvernance, les impacts environnementaux et territoriaux mal gérés, les conflits (Ross 2012, Magrin, 2013, Cuvelier 2014). Ces impacts sont notamment le reflet d’une profonde asymétrie entre des entreprises transnationales très puissantes disposant d’un large accès aux capitaux et à l’information, et des gouvernements et des populations riveraines des sites d’extraction à faible capacité technique, politique et institutionnelle. Dans ce contexte, l’objectif du LMI MINERWA consiste à produire des connaissances scientifiques utiles, susceptibles de réduire l’asymétrie entre les acteurs concernés par l’extraction des ressources minérales au bénéfice du développement des Etats et des territoires riverains des sites d’exploitation. Il s’agit ainsi d’alimenter par des connaissances accessibles des processus de dialogues entre acteurs (Etats, entreprises, société civile, populations riveraines). Pour atteindre cet objectif, l’équipe scientifique associe des chercheurs en sciences humaines et sociales, des géologues et des spécialistes de l’environnement. La stratégie scientifique met l’accent sur une approche multi-échelle (de l’atome à la croûte, de la mine au territoire) basée sur un socle d’outils communs, adaptés au contexte ouest-africain, c’est à dire des outils dont les coûts d’utilisation, de maintenance, et les ressources humaines nécessaires pour les faire fonctionner sont économiquement viables pendant, et au-delà de la durée de fonctionnement du LMI. Ces outils incluent en particulier des équipements portatifs de terrain pour la cartographie des métaux d’intérêt économique et polluants, ainsi que les techniques spatiales en s’appuyant sur l’accès de plus en plus ouvert aux données satellites, et à leur traitement / interprétation à l’aide de logiciels libres.

La gouvernance du LMI sera collégiale et fonctionnera avec un comité directeur composé des représentants des 4 structures principales. L’animation scientifique est déclinée en 3 workpackages intitulés « géologie des ressources minérales », « mines, environnements et sociétés » et « changements d’échelles ». S’ajoutent à ces workpackages des activités de renforcement des capacités (WP5) et un workpackage (WP1) dédié à l’animation d’une plateforme de dialogue entre les acteurs concernés par l’exploitation minière en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest (secteur privé, secteur public et société civile), en commun avec la plateforme collaborative AMEDEE et avec l’appui des membres de ce réseau.

Le LMI est conçu comme un accompagnement du Centre d’Excellence Africain «Mines et Environnement Miniers » (CEA MEM, financement Banque mondiale), abrité à l’INP-HB, dont la vocation est de devenir un Centre de référence pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest. Alors qu’une grande partie du financement de la Banque mondiale sera consommée par le recrutement de nouveaux enseignants et la rénovation des infrastructures et outils pédagogiques, les ressources du LMI seront utilisées pour le renforcement du volet recherche et formation par la recherche du CEA MEM, facilitant par la suite l’accès à des financements des activités de recherche auprès de différents bailleurs privés (industrie minière, fondations) et publics (Union Africaine, Europe).

Le texte complet du projet peut-être télécharger ici