Mardi 25 Mai 9h – 10h30 UTC
En présentiel au Centre Universitaire de Recherche et d’Application en Télédétection
CURAT (UFHB, Abidjan), et en visio-conférence
https://zoom.us/j/94542027750?pwd=cVo4VUNlV3lKNmt6Nisra24vY29Hdz09
1ère partie
KOBLAN Armel Kouadio
Doctorant au Laboratoire des Sciences du Sol de l’Eau et des Géomatériaux (SSEG) à l’UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières (STRM) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody – Côte d’Ivoire.
« Evaluation du risque de pollution de la ressource en eau de la région de Kokumbo (Centre de la Côte d’Ivoire) par le mercure provenant de l’orpaillage : approche géophysique et modélisation hydrodynamique »
La Côte d’Ivoire bénéficie de ressources minières, notamment aurifères. La pratique de l’orpaillage (exploitation artisanale de l’or) est en plein essor dans de nombreuses régions de la Côte d’Ivoire, dont la Sous-préfecture de Kokumbo. Cette activité se pratique illégalement et entraîne des perturbations considérables sur les composantes du milieu naturel. Elle exerce une forte pression sur les masses d’eaux, avec pour conséquence la dégradation de la qualité de l’eau. La problématique des éléments traces métalliques et des composés toxiques tels que le mercure et cyanure (utilisés dans le traitement artisanal du minerai) dans les sources d’approvisionnement en eau potable demeure une préoccupation majeure. L’abandon et les rejets sur le sol et dans l’eau de déchets solides et liquides d’orpaillage vecteurs d’un grand nombre de micropolluants constituent une menace permanente de pollution des sources d’approvisionnement en eau via le processus de ruissellement et d’infiltration. C’est le cas à Kokumbo où des études récentes de Diarra (2018) et Yapo (2018) ont montré la présence d’éléments traces métalliques dans les eaux de surface, notamment dans le fleuve Bandama utilisé pour l’approvisionnement en eau de la Sous-préfecture de Kokumbo. Cependant, les travaux d’impact de l’orpaillage sur la qualité de l’eau à Kokumbo et en général dans le monde ont porté sur les eaux superficielles. Or les eaux de surface ne sont pas les seules masses d’eau susceptibles d’être contaminées. Les eaux souterraines subissent d’énormes pressions. Il convient alors d’étudier la possibilité et la probabilité d’occurrence de pollution de toutes les masses d’eaux en vue des conséquences qu’elle peut engendrer afin de prendre des décisions. Dans un contexte de changement climatique, il convient de trouver des solutions durables à la protection des ressources en eau. L’objectif général de cette étude est d’évaluer les risques de contamination des nappes liés à l’orpaillage à partir de la compréhension de la recharge des aquifères via les chemins d’écoulements préférentiels pour prévenir la pollution des aquifères sur un site orpaillé en vue d’un développement durable. Les objectifs spécifiques qui se dégagent de l’objectif général sont :1) Déterminer la qualité des ressources en eau de Kokumbo : 2) Déterminer les chemins préférentiels naturels dans le sous-sol qui pourraient créer des voies de transfert des sources de pollution vers la nappe ; 3) Modéliser l’écoulement et le transfert de mercure dans le cadre d’une analyse prévisionnelle de l’incidence des sites d’orpaillage ; 4) Élaborer différents scénarii de restauration (décontamination, reboisement) du site choisi.
Direction : KOUAME Kan Jean : Maitre de conférences, Enseignant chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody – Côte d’Ivoire et Directeur du Centre Universitaire de Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT), contact : (+225) 77378079 ; email : jeankkan@yahoo.fr
2ème partie
WAKPO Mahougnon Jennifer
Doctorante au CURAT/ Université Félix Houphouët Boigny.
« Impact de l’orpaillage clandestin sur le couvert végétal dans la sous-préfecture de Worofla (nord-ouest de la côte d’ivoire) : cas des villages de Kouego, Tiéma et Gbinmana »
La zone, Sous-Préfecture de Worofla, appartient à la région du Worodougou. Elle est située au Nord-ouest de la Côte d’Ivoire avec une superficie de 11 427 km2 et une population de 44821 habitants.
La région du Worodougou est reconnue pour la richesse de son sous-sol en or, en diamant et autres minerais tels que le marbre. Sa population est aussi réputée pour la culture et la vente de l’anacarde. Cependant l’activité minière clandestine, de plus en plus rentable, prend de l’ampleur depuis une dizaine d’années dans la zone.
Par ailleurs, les activités minières jouent un rôle important dans l’économie de la Côte d’Ivoire. Pourtant, l’exploitation clandestine de l’or qui ne respecte aucune norme environnementale est en plein essor dans le pays. L’objectif visé par cette étude est d’améliorer les connaissances des impacts de l’orpaillage clandestin sur le cadre de vie des populations de Worofla par la mise à disposition d’informations sur la dynamique du couvert végétal.
Pour atteindre cet objectif, une analyse spatio-temporelle des données satellitaires à très hautes résolutions (RapidEye et PSScene4bands) de 2010, 2015 et 2020 a été réalisée et l’approche de la classification supervisée par minimum de distance à partir des compositions colorées a été retenue en vue de la bonne discrimination des classes. Une mission de terrain a été effectuée en vue de la validation des cartes obtenues après traitement et une pré-enquête auprès des Autorités Administratives et Coutumières a été réalisée pour mieux cerner les impacts de cette activité sur l’environnement. L’application de cette méthodologie nous a permis d’obtenir d’excellents résultats.
Dans le but d’étendre cette étude et de mieux cerner les contours de cette activité dans la Sous-Préfecture de Worofla, des travaux de thèse seront réalisés. Ils porteront essentiellement sur une enquête socioéconomique, des analyses physicochimiques des sols et des eaux des zones d’orpaillage de même que l’extension des dates des images satellitaires pour une meilleure observation de la dynamique du couvert végétal.
Encadrants : Dr DIBI N’Da Hyppolite et Dr KOUAME Kan Jean ; Enseignants chercheurs au CURAT/ Université Félix Houphouët Boigny.